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AIN SEFRA : MA SOURCE JAUNE
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AIN SEFRA : MA SOURCE JAUNE
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2 novembre 2007

LA PASSERELLE DE MON ENFANCE N'EST PLUS LA

p1030662compoc4Dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 octobre 2007 Ain Sefra est devenue, comme le 21 octobre 1904 et comme le 23 octobre 2000, la proie aux eaux de l’oued en furie. Tous les magasins et maisons du centre ville sont envahis par les eaux et la boue. La passerelle de la caserne est brisée ainsi que le pont qui relie SIDIBOUDJEMAA au KSAR SIDIBOUTKHIL. Tous les cars, les taxis et les camions en directions du nord comme ceux qui descendaient au sud sont stationnés à Ain Sefra parce que toutes les routes sont saccagées. Je ne sais pas si notre ami ALI AKIKA est à Ain Sefra parce que c’est le moment idéal pour filmer. A la prière du vendredi les imams ont tous demandé aux gens de donner à manger aux voyageurs qui sont dans la cinquantaine ou plus de cars stationnés a Ain Sefra. La pluie n’a pas arrêté de tomber pendant toute la nuit et la journée et s’est poursuivie sur la deuxième nuit. Une fois de plus, la population d’Ain Sefra a vécu en ce mois d’octobre 2007, les journées du 19,20 et 21 les mêmes événements qui ont emporté le grand Seid Mahmoud le 21 octobre 1904, c’est à dire 103 années plus tard. Depuis l’indépendance, il y a comme une répétition dans le débordement de l’oued sur le centre ville d’Ain Sefra ,comme s’il nous prévient d’un future déluge, Ammi Cheikh, l’ami de Bachir Hadj Ali ne disait-il pas « Après moi, le déluge » ? 1964, 1990, 2000 et maintenant 2007. Aucune population n’aurait supporté d’y rester ou bien faut-il comprendre que les habitants du centre ville qui y habitent toujours aiment beaucoup leur village.
p1030665compqr8Presque chaque fois, ce sont les mêmes causes et les mêmes effets, on se demande des fois si ce n’est pas l’oued qui a fait déménager contre leur gré ceux qui sont partis ailleurs en Algérie ou à l’étranger. Depuis que l’homme, habitant d’Ain Sefra a commencé à occuper le lit de l’oued, depuis qu’il a commencé à construire sur le lit de l’oued et à avancer toujours et encore, nous ne cessons de payer cher cette agression contre la nature.sefra1compresssr8Un bon nageur, dit l’adage, c’est celui qui respecte le cours de l’eau, le courant de l’oued en crues dont la force a détruit cette année la passerelle et deux ponts dont l’un à plus de 10kms d’Ain Sefra qui est le nouveau pont de Tiout où il ne reste que les rails suspendues. Depuis 1990, les responsables font semblant de bricoler, des fois on déblaie, des fois on remblaie, des fois on casse une falaise, mais on ne voit pas que l’oued veut autre chose, il veut tout simplement passer sur son lit. Je me rappelle qu’en 1962, c’était un grand plaisir de voir la pluie tomber et d’attendre l’arrivée de l’oued en crues, maintenant un simple cumulonimbus de passage fait trembler les habitants du centre ville. Le centre ville d’Ain Sefra a été construit en 1880 selon les normes modernes de l’urbanisme et de l’habitat. Les plans existent. Malgré son abandon depuis1962, il garde son charme et ses allures modernes avec ses larges chaussées et trottoirs et ses rues parallèles. »Peut-on revoir un jour la Ain Sefra de 62 ? a demandé un habitant au SG de la wilaya qui lui a répondu « on la rendra mieux que 1962 ». Est-ce une promesse pour dormir comme on l’a toujours fait ou est-ce une détermination d’en finir avec ce problème ? L’avenir nous le dira. ain_sefra_en_crue_2007Le problème n’est pas au-dessus de nos forces, ce n’est pas une fatalité et ceux qui détiennent le pouvoir de décision sont responsables de ce qui se passe. On dit qu’on ne peut la faire passer au loup qu’une seul fois et pour nous c’est la quatrième fois en 20 ans que les habitants du centre ville de Ain Sefra passent la nuit sur les toits et sont envahis par la boue. Quand commenceront-nous à rendre à cet oued son lit ? Faut-il s’avouer vaincu et renoncer à la construction des ponts, ne plus construire ou n’en construire qu’un seul ? Est-ce que la place du pont est mal choisie, faut-il lui changer de place ? Parce que le pont d’Ain Sefra se trouve juste sur la rencontre des deux oueds. Faut-il arrêter toute activité quand l’oued est en crues, il y aurait moins de perte dans ce cas et quelque soit la montée du prix du baril, elle n’aura servi à rien si nos grands travaux sont à chaque fois balayés par une pluie de quelques heures. Déjà, en 2000, les plus sinistrés des sinistrés ont fait la prison parce qu’ils ont parlé avec nervosité et je profite pour demander leur réhabilitation et l’effacement des fautes de leurs casiers parce qu’ils avaient raison de s’énerver, si toute la population avait fait pareil, on ne serai pas là dans cette re-belote de la boue. Si les autorités veulent travailler et faire quelque chose pour leur pays, voilà ce que nous proposons :

- Revoir le niveau de la chaussée.
- Le niveau des regards
- Le niveau des trottoirs
- Les habitations doivent élever le niveau de leur rez-de-chaussée de deux marches au moins
- Réfléchir au niveau du sol dans la rénovation du centre ville
- Transformer les îlots en bâtiments avec des logements au premier et deuxième étage et des magasins au rez-de-chaussée
- Pour la beauté, les terrasses en tuiles rouge
- Pour les murs des berges, c’est Monsieur l’expert qui n’est autre que l’oued lui-même qui nous dicte qu’il faut voir le V de la victoire formé par l’oued, un V avec des lignes bien droites, quand on regarde Ain Sefra du ciel. Ce grand V doit relier les deux petits ponts de Sidi Boudjema, le Mouillah et le Breidj au grand pont du centre ville Ain Sefra. Pour réparer la faute qui était faite comme ça bêtement qui a consiste à tout faire pour légitimer l’occupation du lit de l’oued par l’Etat et la population avec l’établissement des titres de propriété qui complique la réparation de l’erreur en donnant raison aux occupants mais qui donne en même temps tort à tout notre système qui a méprisé la noblesse et la valeur du principe de la propriété.
Ain Sefra veut revoir la beauté de son hivers, elle veut revivre les moments de pluie au bord de la cheminée comme nous racontent les vieux. Comme ça nous ne craindrons plus la pluie et l’oued, au contraire. Sans compter que l’Etat et les particuliers ont tous construit sur le lit de l’oued : le marché au légumes, les galeries, les habitations, bureaux, hôtels là où il n’y avait jusqu’en 62 que des parcs, le boulodrome et le souk c’est à dire des terrains vides où l’eau de l’oued ne fait pas trop de dégât s’il arrive à déborder. Avant 62, on faisait périodiquement le débouchage des ponts et les autorités étaient en état d’alerte à la moindre crue de l’oued pour faire sauter les ponts et passerelle à coups de canon quand l’accumulation des objets et arbres véhiculées par l’oued transforment le pont en barrage.
A cette occasion notre population a prouvé une énième fois qu’elle mérite d’être sauvée et de ne pas être abandonnée parce que cette fois la destruction des ponts a fait vivre ces trois jours à Ain Sefra quelques trois à quatre milles voyageurs pris entre les ponts brisés. Plus de trente cars pleins de voyageurs, des centaines de camions et semi, des taxi, des voitures de particuliers ont été bloques à Ain Sefra. Une fois que tout le monde était sûr que la route nationale était fermée jusqu’à lundi ou mardi, c’est a dire à partir de vendredi, les sinistrés de Ain Sefra se sont occupés des voyageurs comme si c’étaient des invités d’honneur et personne n’a manque de quoi que ce soit. Même les énerves étaient consolés avec des « estimez-vous heureux « vous êtes chez vous » « ou encore votre situation est mieux que la maladie ou la prison. Comme si les habitants de Ain Sefra se sont donne le mot pour oublier leur propre problème jusqu’à ce que ces voyageurs continuent leur chemin en sécurité ? Et Ain Sefra a grandit avec ses évènements. Toutes les écoles coraniques et les FAJ ont ouvert leur portes, les voisins y ont apportes des lits des matelas des couvertures et chaque jour, à partir de 6 heures du matin jusqu’à 24h00 du soir des bénévoles se sont mis à tour de rôle pour la distribution des cafés, thés, gâteaux couscous aux voyageurs sans compter ceux nombreux qui ont pris chez eux des connus ou inconnus parmi les voyageurs. Les cars étaient sollicités dans toutes les directions pour aller manger. Un habitant a pris à lui seul deux cars pendant toute une journée et il n’était pas le seul à le faire. Il y avait toujours plus à manger que les voyageurs. La nuit du samedi et dimanche des gens couraient le soir dans tous les sens avec leur couscous garni et même sont allés jusqu’au barrage de TIOUT traversant les centaines de semis stationnes sur la RN6 et ils sont retournes avec leur couscous, les camionneurs leur ont dit nous avons mange « ALLAH YEKHLEF ». Certains voyageurs sont devenus amis avec les maisons à cote de leur car, ils ne se gênaient plus pour demander café thé et chargement des portables. Un habitant a pris sans le savoir une nièce à lui qui rentrait de Annaba à Bechar. C’est en discutant que les femmes se sont reconnues. Une femme enceinte a mis au monde une fille à l’hôpital d’Ain Sefra. Un cortège de mariage a passé trois jours chez des connaissances à Ain Sefra, il ramenait la mariée d’Oran à Beni Ounif. Il y a eu même des voyageurs en déménagement abandonne par leur transporteur qui ont trouvé aide sympathie à Ain Sefra. Le couscous et la SOLIDARITE de Ain Sefra, ce qui s’appelle SOLIDARITE ont été à la une ces derniers jours et cette publicité a touche toutes les régions d’Algérie Guelma, Khenchela, Chlef, Bejaia, Setif, Annaba, Alger, Blida, Tiaret, Oran, Elbayadh, Djelfa, bref toute l’Algérie et ceci sans feux de rampe, sans camera, sans photo, ni télévision ni radio ni journaliste. Seulement DIEU et la conscience.
écrit par chami

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