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AIN SEFRA : MA SOURCE JAUNE
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AIN SEFRA : MA SOURCE JAUNE
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4 décembre 2008

LE PRADET ET SES SEFRAOUIS

La Rencontre annuelle au Pradet des Enfants Pieds Noirs de Aïn Séfra

A toi, ami lecteur, de découvrir les endroits où est nichée cette poésie de l'âme: Les choses que te raconte Régis avec autant d'authenticité ont été forcément vécues.

Et que dire des propos de ce petit fils de Séfraoui, encore tout petit enfant, qui s'adresse à son papy:
« Dis moi Papy, il était si beau que ça ton pays de là-bas  ?»
Ton Pays de là-bas !!!.


Chaque année que Dieu fait,
Au printemps ou en Automne et parfois en Été,
Mais plus souvent au Printemps,
Au Temps des Cerises d’Aumale et d’Icherriden
(Merci Jules Roy, Merci Mokrani, Merci Mouloud Feraoun),
Au temps des Orangers en fleurs de la plaine de la Sénia (Merci Camus),
Et ce depuis les années 1960,
Des Pieds Noirs Séfraouis se retrouvent le temps d’un week end ou plus dans un centre de vacances dans le Var, au Sud de la France, sur la cote méditerranéenne, plus précisément au Pradet tout près de Toulon,
En famille,
Pour revivre, rire, pleurer les moments qu’ils ont vécus à Ain Séfra.
Ils s’y retrouvent avec deux générations supplémentaires maintenant.

Ils arrivent, les Séfraouis !
Il y a là les familles Solgadi, Gaget, Soler, Chatail, Freund, Azoulay, Carabajal, Guillem et bien d’autres familles.
Ils arrivent des quatre coins de France et même d’Espagne et d’Italie m’a t’on dit.
Ils arrivent chargés de souvenirs et d’émotions à partager,
Aussi lourdement que l’étaient nos méharis ramenant les dattes Hmira pour l’Hiver depuis le Touat lointain.
Le fardeau est parfois lourd d’appréhension pour les plus anciens de ne pas retrouver certains visages de l’année dernière.
Mais qu’importe !
Car la fête va bientôt commencer et illuminer les regards comme chaque année au Pradet.

Comme autrefois sur la place Lyautey,
Autour du Kanoun de l’intarissable Bouziane la Brochette,
Devant les cafés Lévy, Freund ou Mansour
Autour d’une Mahia ou d’une Gazouz,
Devant la Boulangerie Carabajal,

Mais, ici, loin des dunes blondes, c’est autour de Raymond
Que tous se regroupent afin d’être toujours le plus près possible
De celui qui par ses chansons leur rappellent ce coin de terre, de sable
Qu’ils ont quitté sans même une once d’espoir de retour
Et, l’on voit perler sur ces visages usés par le temps et l’amertume
Des larmes amères avec pour unique pensée : Mon pays…pourquoi ?

Comme autrefois
Le jour de l‘Aïd à partager Mssmen Sfenj et Baghrir;
Le jour de la Pâque Juive à déguster le pain azyme si généreusement offert par les officiants devant la synagogue au coin de la rue Cdt Lutrot tout près de la rue des Jardins en face de la maison de…. l’imam muezzin;
Au sortir de l’Église le Dimanche matin,
Les enfants plutôt gauches dans leurs beaux habits mis pour la messe,
semblant très inspirés et sensibles au sermon du Père Bergantz
Mais toujours pressés de rejoindre d’autres camarades au bord de l’Oued sous les Tamaris,
Pour la chasse à l’élastique de quelques chardonnerets,
Pour poser des pièges aux moineaux,
Fumer (chuuuut ne le répétez pas !!!!!) l’eucalyptus,
Ou tenter de chevaucher quelque âne ou mule paressant tranquillement à l’ombre.
Mais l'âne ou la mule ne sont pas toujours d'accord.
Et le repas de Midi peut toujours attendre !!!!



Comme autrefois
Les jours de Kermesse du Camerone fin Avril,
à disputer les concours d‘adresse ,
les courses en sautillant les pieds dans un sac de jute, une cuillère à la bouche supportant un œuf frais,
Les tirages de Tombola sur le podium de la place Lyautey au son des mélodies de Luiz Mariano,
Les projections de films en plein air,
La grande Zohra (pas le personnage auquel certains pensent ) mais l‘indomptable
Zohra Bent La3ssel, une dame hors du commun, en avance de cinquante ans sur son époque, avec son haïk jeté sur l‘épaule,
n‘hésitant pas à faire le coup de poing avec quelque légionnaire par trop entreprenant.

Vous souvenez vous ?
Ils se souviennent , les Visiteurs du Pradet !
Ils n’ont rien oublié de ces jours heureux !

Et n’est ce pas grand plaisir de voir battre le cœur de ces générations de séfraouis, depuis les arrières grands parents, jusqu'au enfants de séfraouis, de petits enfants de séfraouis transportés aux monts des Ksours, sur les dunes blondes au pieds du djebel Mekter par tant de souvenirs si bien chantés par les Anciens.
Et ces paroles prononcées par le tout petit à l’oreille de son papy :

L’an dernier , ils étaient plus de 150 autour de leur Kanoun.
Le Père Bergantz était avec eux.

Comme là-bas à l’Église de Ain Séfra telle que vous la voyez sur cette photo,
Il a dirigé une messe du Souvenir un Dimanche.
On m’a raconté que beaucoup n’ont pu retenir leurs larmes pendant le service de la Messe.
Je le crois volontiers.

Et Que de fois, Jean Remy le fils du Boulanger m’a dit: 
« Tu sais Ait, la nuit dès que je ferme les yeux, je m’offre un Sans Escale jusqu’à
Ain Séfra… »


Cette année ils se pressèrent autour de la Vierge du Cap Falcon,
La Vierge de la Corniche Oranaise,
Installée maintenant sur un promontoire du Cap Brun tout près de Toulon,
Comme là-bas,
Dominant cette Méditérranée,
Les bras tendus vers le Sud,
vers Oran.

Et tous de scruter l’horizon comme pour y percevoir, qui sait ?, les côtes d’Algérie.
Et tous, ils ont au fond des yeux la lumière d’une vie écrasée de soleil, caressée par la mer;
Ils gardent dans leur cœur la terrible blessure d’une page arrachée au printemps de leur vie, le chagrin du départ et la lente agonie de leur terre tant aimée, de leur terre d’Oranie.

Maintenant j’aimerai que tu écoutes, Ami Séfraoui du Forum, des extraits de ce que deux d’entre eux, M. et R. me disent.
Ce véritable salut fraternel qui m’est adressé est aussi un cri du cœur adressé à tous les Séfraouis, à Ain Séfra, à l’Algérie.

L’Amertume s’en est allée laissant place à la voix de l’Amitié en un souffle apaisé.
Écoute mon ami, écoute la voix de tes Voisins …


1. Mon Message d’amitié aux Pieds Noirs Séfraouis à l’occasion de leur rencontre annuelle du Pradet .
Bonjour à toutes et tous,
Je vous souhaite un grand succès pour votre rencontre annuelle du Pradet.
C'est un vrai pèlerinage à la source de votre enfance et de votre adolescence dans Aïn Séfra chère à votre cœur.
Il y aura beaucoup d'émotions n'en doutons pas.
Les Séfraouis d'ici et d'ailleurs vous envient croyez moi pour cette "ziyara" (rencontre commémorative).
Je suis de tout cœur avec vous au delà de tout ce qui peut encore nous séparer.
Bonne chance et mon salut fraternel à tous et toutes les participantes et participants et bien entendu à vous les destinataires.
Abderrahmane


« Ça devait être beau là-bas
Pour qu’après tant d’années tu n’aies rien oublié
Çà devait être beau là-bas
Pour que le temps passé n’ait rien pu effacer
Ce pays que je ne connais pas
J’en plus de mille fois fait le tour avec toi
J’en connais les couleurs, j’en connais les odeurs,
J’en connais les jardins, j’en connais les chemins.
Cà devait être beau là-bas
Ce pays tu m’en as tant parlé qu’il me semble parfois, parfois y être né
Quand je ferme les yeux je revois comme toi
Comment si c’était hier. »

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